Un jour je reverrai les montagnes, là où l’homme n’a su imposer son emprise à la nature sauvage, mais en attendant je vis ici, dans la plaine, là où les arbres sont parqués, pris au piège dans ces rares espaces où les cultures n’ont pu être implantées, le long de la rivière entre champs et chemin de fer.
Pendant l’hiver, quand les eaux capricieuses ne la recouvrent pas on peut s’y hasarder. La nature endormie offre alors au curieux un chaos de branchage.
Mais quand vient le printemps et en quelques semaines, ne laissant entrevoir de son intimité que quelques rares fenêtres, elle indique aux promeneurs qu’ici dans cette enclave, c’est son unique refuge.
C’est ici que je vis, loin du grandiose des grands espaces sauvages. Ici dans ce royaume des ombres obligeant mon regard à chercher le détail à travers les branchages.
C’est ici, entre deux rêves d’aventure, de forêt millénaire, de puissance rocheuse, que je m’évade au fil de l’eau et des saisons.
Un jour je reverrai les montagnes, mais en attendant c’est ici que je vis …